![]() Le thème de l'Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture (UNESCO), cette année est : "La liberté de la presse, la sécurité des journalistes et l'impunité". Un tel thème vient à point nommé en raison du nombre croissant de journalistes assassinés à travers le monde. La Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) a en effet enregistré au moins 155 meurtres et morts inexpliquées de journalistes et professionnels des médias en 2006, ce qui fait de cette année la pire de toutes. Les Gouvernements Africains appelés à conduire des enquêtes indépendantes pour traduire les meurtriers des journalistes en justice En Afrique, certains de nos collègues participeront à la célébration de cette année avec beaucoup de nostalgie. Nous exprimons à nouveau nos sincères condoléances et notre solidarité à leurs familles et amis pour la disparition de leurs bien aimés. L'année dernière sur les 9 journalistes tués en Afrique, 5 ont été assassinés et les autres ont été tués dans des accidents de circulation alors qu'ils étaient en mission. Les meurtriers de Martin Adler (Somalie), Bapuwa Muamba (République Démocratique du Congo), Madey Garas (Somalie), Mohammed Taha (Soudan), Godwin Agbroko (Nigeria), sont encore en liberté. Cette année, nous dénombrons déjà 6 de nos confrères tués. Parmi eux 3 ont été lâchement abattus, il s'agit de Ali Mohammed Omar (Somalie), Samuel Kwabena Enin (Ghana) et Edward Chikomba (Zimbabwe). Nous renouvelons ici notre appel à l'endroit des gouvernements et des autorités judiciaires de la Somalie, du Ghana, du Zimbabwe, du Nigeria, de la République Démocratique du Congo, du Soudan, du Mozambique, du Burkina Faso, de Sierra Leone, de Côte d'Ivoire, de Gambie et de tous les autres pays où des journalistes ont été assassinés, à conduire des enquêtes indépendantes pour traduire les auteurs de ces crimes haineux devant la justice. L'impunité ne doit plus être tolérée lorsqu'un journaliste est tué, attaqué ou menacé. Très rares sont les procès contre les « tueurs de journalistes » qui aboutissent à l'inculpation des auteurs de ces crimes crapuleux. Au mieux, ce sont des hommes de main qui sont inculpés comme ce fut le cas après l'assassinat de Carlos Cardoso au Mozambique ou de Frank Kangundu et son épouse en RDC. Les commanditaires restent encore protégés par certains gouvernements ou des systèmes judiciaires très biaisés. Au Burkina Faso, dans le procès du meurtre de Norbert Zongo, le tribunal a prononcé un non-lieu en juillet 2006 et a blanchi le seul inculpé dans cette affaire. Les accidents de la route constituent l'autre cause majeure de la mort de journalistes en Afrique. Les dirigeants des entreprises de médias doivent veiller à ce que les journalistes se rendent sur les lieux de reportages dans les meilleures conditions de sécurité et d'assurance. Il est inadmissible que de nos jours tant de journalistes continuent à perdre leurs vies ou sont blessés dans des accidents de voitures sans assurance et sécurité sociale. De même, les journalistes travaillant dans les zones de conflit ou dans les régions dangereuses doivent bénéficier de protection appropriée et considérés comme des civils et des parties neutres par les différentes forces. La Résolution 1738 du Conseil de Sécurité des Nations Unies du 23 décembre 2006 qui protège les journalistes en zones de conflit, dit que, tuer un journaliste peut être considéré comme un crime de guerre. La FIJ s'est félicitée de l'adoption de cette résolution, pour laquelle elle a menée une campagne avec ses syndicats membres et appelle à son application stricte en Afrique. Des lois draconiennes continuent à être utilisées par des gouvernements pour museler la presse En Afrique aujourd'hui, plusieurs journalistes continuent à croupir dans les prisons du fait de lois draconiennes adoptées par les Etats et qui sont utilisées dans des tribunaux irréguliers. La FIJ appelle les députés et la société civile d'Afrique à s'engager dans la lutte pour la suppression de toutes les lois anti-démocratiques sur la diffamation et les lois qui restreignent la liberté de la presse. C'est une pensée ardente de la FIJ que les journalistes ne doivent pas être emprisonnés pour leur travail. Les organes d'autorégulation des médias, constitués de professionnels des médias devraient être établis et renforcés afin qu'ils puissent surveiller le travail des médias et s'assurer que les travailleurs des médias sont guidés par l'éthique et la déontologie de la profession. La FIJ a salué la libération de 8 journalistes en Ethiopie, le 9 avril 2007. Ces journalistes font partie des journalistes arrêtés lors de la répression de novembre 2005 et accusés de génocide et de trahison. Nous appelons la justice éthiopienne à libérer les journalistes qui sont encore en prison vu qu'aucun motif sérieux ne nécessite leur incarcération. L'Erythrée n'a fait aucun geste positif au sujet des quinze journalistes détenus dans l'isolement et dans des conditions difficiles. Ces journalistes dont le suédo-erythréen Issac Dawit, sont arbitrairement détenus depuis 2001 lors de la fermeture de tous les médias indépendants dans le pays. Au Zimbabwe, en plus des arrestations arbitraires et brutales des journalistes, la torture est également utilisée par les forces de sécurité. Le journaliste Gift Phiri, du journal Zimbabwean, a été enlevé le 1er avril de sa maison par la police et sévèrement battu lors de sa détention. Dans la même veine, des équipements de journalistes continuent à être confisqués et détruits lors de leur arrestation. La FIJ invite de ce fait ses syndicats et associations membres à être plus actifs dans la défense pour l'amélioration des conditions de vie et de travail des journalistes, la lutte pour la liberté de la presse et la sécurité des journalistes. Une presse libre et une garantie constitutionnelle de la liberté d'expression constituent un élément fondamental de la démocratie. |
Journée Mondiale de la Liberté de la Presse
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