François Bayrou : "Un déséquilibre qu'un jour ou l'autre la France regrettera"

Premier tour des élections législatives

Selon les premières estimations, l'UDF-MoDem est crédité de 7,33% des voix. François Bayrou a indiqué dimanche sur France 2 que son Parti examinerait "au calme et au cas par cas" la situation avant de décider d'éventuels désistements pour le second tour des législatives : "Chacun, bien entendu, prendra sa responsabilité parce qu'il s'agit évidemment de l'équilibre de l'Assemblée nationale". Cependant, le président de l'UDF a déclaré sur France 3 que "le plus important était de défendre ses idées", plutôt que d'être élu. "Je n'ai aucune envie de dénaturer la démarche qui a été la nôtre", a poursuivi François Bayrou, précisant que son parti a "donné suffisamment de preuves" que sa "démarche est authentiquement indépendante". Il a ajouté être "persuadé que pour l'avenir de notre pays, l'important est cette voie indépendante".

François Bayrou est arrivé largement en tête dans sa circonscription des Pyrénées-Atlantiques avec 38,4% des voix. A la question de savoir s'il souhaitait un désistement de son concurrent PS en sa faveur, il a répondu : "je n'ai aucune exigence de cet ordre, je suis tout à fait en situation de livrer ce combat et de l'emporter sans avoir besoin de désistement des uns ou des autres"."Je sais que dans ma circonscription c'est moi qui suis en tête et j'ai tout à fait l'intention de livrer le combat du deuxième tour avec vigueur, pugnacité et avec je l'espère le succès" a-t-il ajouté.

Déclaration de François Bayrou
Un déséquilibre qu'un jour ou l'autre la France regrettera

"Nationalement, nous avons assisté à une vague dont tout le monde connaît l'ampleur. Cette vague, elle est le prolongement et l'amplification du résultat du deuxième tour de l'élection présidentielle. Cela crée un déséquilibre dans la représentation à l'Assemblée nationale. Un déséquilibre terriblement marqué. Et ce déséquilibre, un jour ou l'autre, la France le regrettera. Il n'est pas sain d'avoir des institutions qui ainsi portent les uns à un nombre de sièges jamais atteint probablement jusqu'à maintenant, et n'offre aux autres qu'une représentation minorée, trop faible naturellement pour que l'équilibre soit réalisé à l'Assemblée nationale.

Je veux saluer tous les candidats et candidates du Mouvement Démocrate qui se sont vaillamment battus en France bien que pour la plupart d'entre eux, cette élection ait été leur baptême du feu. Ils se sont battus avec courage dans une période trop courte naturellement pour s'imposer et se faire entendre. Mais, je veux les saluer parce qu'ils représentent pour moi un très grand espoir.

A partir de maintenant, nous avons deux objectifs : le premier objectif, c'est que dimanche prochain, on trouve en France, le meilleur équilibre possible. Le déséquilibre le moins marqué possible bien que les résultats d'aujourd'hui laissent présager naturellement que ce déséquilibre sera fort. Je veux dire que l'UMP a des devoirs particuliers avec le résultat qui est le sien, c'est de réaliser les objectifs qu'elle s'est elle-même fixés. Pour nous, à l'Assemblée nationale, ceux d'entre nous qui seront élus, nous serons vigilants - constructifs et vigilants. Nous serons là pour soutenir ce qui va dans le bon sens et pour dire les yeux dans les yeux, ce qui ne va pas, le jour où nous aurons le sentiment que les décisions prises vont dans un sens inquiétant.

Et puis, notre deuxième objectif, au-delà de ces élections législatives, ce sera de préparer l'avenir de deux manières possibles : préparer l'avenir en faisant naître des générations nouvelles de responsables politiques. Et parmi les dizaines de milliers de Français qui ont rejoint le MoDem, le Mouvement Démocrate, il y a une infinie ressource pour offrir à la France, une génération politique nouvelle. Et nous avons aussi à préparer des idées neuves, ne serait-ce que pour le fonctionnement de la démocratie française comme on le voit ce soir. Et puis aussi pour que nous portions un projet de société qui corresponde à l'attente des Français et aux exigences du temps.

Alors c'est au nom de cet avenir-là que je voulais, mesdames et messieurs, vous saluer, vous dire merci, habitants des Pyrénées-Atlantiques et citoyens français qui pensez qu'un jour il va falloir en effet que la politique française trouve un cours nouveau.

Je vous remercie."

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