Sarkozy aura donc la majorité qui lui permettra, comme il l'a dit, de tenir ses promesses. Et certainement bien d'autres promesses de mauvais coups envers les classes populaires. Mais s'il se croit les mains libres, il a tort ! L'ensemble des salariés, non seulement les mal ou sous payés mais aussi les moyennement payés, ne se laisseront pas éternellement pousser vers la misère. Ce qui guette tous les travailleurs, ce sont les plans sociaux, les licenciements, avec la perte de leur salaire, puis la vie avec les indemnités de chômage et, enfin, le RMI, situation qui leur sera reprochée puisque "assistés". Sarkozy, comme pendant les cinq ans de gouvernement passés et de majorité de droite, pourra continuer à assister le patronat et surtout le grand, par des sommes qui atteignent largement la centaine de milliards d'euros. Rien que l'aumône, des cadeaux fiscaux qu'il vient de faire aux plus riches pèsera de 11 à 15 milliards d'euros sur le budget de l'Etat. Mais cela c'est uniquement une aumône pour récompenser ses électeurs. Mais pendant cinq ans, il pourra continuer à répondre présent à toutes les sollicitations du grand capital. Mais s'il a les mains libres à l'Assemblée il ne les a pas dans le pays. Le monde du travail est imprévisible car il peut être sujet à des colères soudaines. Il l'a montré dans le passé. La moindre petite grève ignorée peut, en certaines circonstances, se propager comme une traînée de poudre. Et de la poudre, le patronat va en répandre partout et, sans qu'on sache d'où elle vient, de Sarkozy probablement, une étincelle enflammera le tout. Un ministre de Sarkozy a dit que le Parti Socialiste entretenait la haine des patrons chez les travailleurs. C'est prêter beaucoup au Parti Socialiste. La haine des patrons, c'est le patronat lui-même qui la suscite. Un petit exemple qui il vient de se dérouler, sur une zone industrielle dans l'Etang de Berre, dans les Bouches-du-Rhône : Quelques centaines de travailleurs de Cofathec, une filiale de GdF qui est sous- traitante de maintenance dans plusieurs entreprises des raffineries et dans la sidérurgie sur le site d'Arcelor Fos, se sont mis en grève le 25 mai, pour leurs salaires. Ils cherchèrent à étendre la grève dans la zone industrielle. Et cela a marché, cela s'est étendu. Pas à l'appel des syndicats, mais dix travailleurs par-ci, trois par là, cela a touché plusieurs entreprises de la zone. Sarkozy et le patronat du voisinage ont dû prendre peur car le sous-Préfet lui-même est intervenu et le patron a cédé en grande partie aux revendications des grévistes. Pourquoi ? Parce qu'aussi bien Sarkozy que le patronat environnant craignaient l'extension. Cela évidemment aurait été gênant à la veille d'une élection. Mais la crainte était là quand même. Bien sûr, ils veulent faire une grande partie de leurs mauvais coups cet été, pendant les vacances. Mais l'écoeurement sera d'autant plus grand à la rentrée. La conclusion est que Sarkozy aura une majorité de béni-oui-oui dans son assemblée qui voteront, comme un seul homme, ce qu'il voudra. Mais quant à tout faire appliquer, c'est un autre problème. Ce n'est pas l'Assemblée qui lui mettra des bâtons dans les roues, mais ce sont les grèves. De Gaulle a connu cela. Sarkozy est trop jeune pour avoir retenu toutes les leçons de l'histoire, mais chacun doit faire son expérience ! |
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