Marielle de Sarnez :"le MoDem sera constructif, positif et vigilant"

Marielle de Sarnez était l'invitée de l'émission En aparté sur Canal+. Elle a réaffirmé que le Mouvement Démocrate (MoDem) sera "constructif, positif et vigilant" à l'égard du gouvernement. La vice-présidente de l'UDF ne croit pas que Nicolas Sarkozy poura tenir tous ses engagements de campagne.

Marielle de Sarnez a jugé normal que le président de la République connaisse un état de grâce quelques semaines après son élection. Mais elle sait que cela ne dure jamais : Nicolas Sarkozy a beaucoup promis pendant la campagne et il va être tôt ou tard confronté à la réalité. Marielle de Sarnez sait aussi qu'il ne pourra pas tenir tous ses engagements : par exemple, sur l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne, elle ne voit pas le chef de l'Etat utiliser le veto français au prochain Conseil européen. De même, la défiscalisation des heures supplémentaires promise sera difficile à mettre en place... Marielle de Sarnez a prévenu que le Mouvement Démocrate (MoDem) sera "constructif, positif et vigilant" sur des sujets aussi majeurs que la dette, l'Europe, la réforme des institutions, l'impartialité de l'Etat et la séparation des pouvoirs, la lutte contre l'exclusion, le développement durable, l'indépendance des médias...

Marielle de Sarnez qui est elle-même candidate à Paris, compte bien faire entendre la voix du MoDem au Parlement même si elle reconnaît que le mode de scrutin majoritaire n'avantagera pas sa formation. Elle a fait remarquer que dans un pays européen, lorsque que vous faites 19% des voix, vous pouvez raisonnablement vous attendre à avoir une même proportion de députés au Parlement. Malgré cela, Marielle de Sarnez a réaffirmé qu'il n'y aura pas d'accord de désistement entre le MoDem et le PS : nous aurons des candidats qui arriveront premier ou deuxième, et qui de fait seront au second tour. L'enjeu des législatives est, selon elle, de savoir si les Français veulent une chambre bleu horizon avec un peu de rose ou s'il y aura aussi de l'orange dans l'hémicycle c'est-à-dire des parlementaires qui auront une voix libre, indépendante. Marielle de Sarnez estime que le Parlement doit être un contre-pouvoir face à un gouvernement qui a tous les pouvoirs.

"On ne s'habitue jamais au pire" a déclaré Marielle de Sarnez à propos des députés UDF qui ont rejoint la majorité présidentielle. Pour elle, ces ralliements étaient inattendus d'autant que les parlementaires avaient la liberté de s'exprimer. La vice-présidente de l'UDF attribue ces changements de camp aux institutions : le mode de scrutin majoritaire joue, selon elle, sur la faiblesse des hommes c'est pourquoi Jean Monnet voulait qu'on ait des institutions qui les renforcent où chacun pourra rester ce qu'il est et pourra travailler avec les autres sensibilités. Marielle de Sarnez estime qu'il faut avoir un comportement exemplaire si l'on veut que les Français croient en la politique. Sinon c'est le sentiment du "tous pourris" qui domine. Il reste selon elle, encore beaucoup du travail pour que "les Français croient que la politique, c'est une exigence morale et une éthique".

Interrogée sur l'indépendance des médias, Marielle de Sarnez a réaffirmé son opposition à ce qu'un groupe industriel qui vit des commandes de l'Etat, possède des médias. "Ce n'est pas à l'honneur de la France" a-t-elle déclaré. De même, elle a jugé que la nomination d'un proche de Nicolas Sarkozy à TF1 pouvait prêter à interprétation et n'était pas bienvenue. Enfin, concernant le lundi de Pentecôte, elle a estimé que nous étions dans "une situation ubuesque" où certains travaillent et d'autres pas : c'est "le désordre le plus complet". Elle a rappelé que cela faisait trois ans que l'exécutif avait promis qu'il y aurait une évaluation de ce dispositif destiné à financer la dépendance des personnes âgée et le handicap. Il est, selon elle, grand temps de le faire...

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