Communiqué : Bureau de Recherches Géologiques et Minières

Les précipitations de mars, particulièrement déficitaires sur le Sud-Est, ont contribué à accentuer le contraste existant entre cette région et la grande majorité du territoire

Situation en avril 2007, reprise du Bulletin de Situation Hydrologique publié par le Ministère de l'Ecologie et du Développement Durable, le BRGM étant en charge du chapitre sur les nappes : www.eaufrance.fr.

Les précipitations de mars n'ont fait qu'accentuer le contraste marqué entre un quart sud-est nettement déficitaire (moins de 50% de ce qui est normalement attendu) et la grande majorité du territoire métropolitain plutôt excédentaire.

Malgré cela, la contribution des pluies à la recharge des nappes depuis le début de l'automne reste particulièrement déficitaire dans une large frange sud (en particulier, le Bassin toulousain, le pourtour méditerranéen, la vallée du Rhône et la Corse), et au coeur du bassin de Paris.

Les dernières précipitations, sur les régions les plus arrosées, ont permis un maintien de la recharge des aquifères les plus réactifs (nappes dans les calcaires jurassiques karstiques ou dans les formations de socle des Pays-de-la-Loire, du sud de la région Centre ou de Poitou- Charentes), même si un début de baisse au cours de la seconde partie du mois de mars était à noter.

De même, l'accroissement du cumul des pluies efficaces depuis l'automne a permis de conforter le lent retour vers des niveaux conformes à la normale (pour cette période de l'année) de la nappe de la craie en Nord-Pas-de-Calais, en Champagne-Ardenne, mais aussi, bien qu'à un degré moindre, dans le sud-ouest du bassin de Paris.

En revanche, le bénéfice de la recharge automnale en Languedoc-Roussillon s'est estompé. Ceci est particulièrement visible dans l'est de la région où des niveaux particulièrement bas pour la saison sont maintenant constatés (Gard, Est héraultais).

Partout ailleurs, la situation a peu évolué, les niveaux des nappes sont restés stables ou ont monté de manière insuffisante pour compenser le retard accumulé, par exemple par la plupart des nappes du Bassin rhodanien.

Ainsi, les grandes nappes à très grande inertie (à fluctuations pluriannuelles) comme la nappe du calcaire de Beauce ou la nappe du calcaire de Champigny (en Brie) voient leur niveau se stabiliser ou au mieux afficher une hausse à peine perceptible.

L'apport aux nappes reste donc pour plus de la moitié du territoire encore insuffisant voire inexistant.

Toutefois, la situation est globalement nettement moins déficitaire qu'en avril 2006, sauf pour des situations plus circonscrites telles qu'en Rhône-Alpes, pour les grandes nappes du bassin de Paris ou bien à tendance inversée comme en Languedoc-Roussillon.

On note toujours des niveaux très inférieurs à la normale pour beaucoup de nappes

. les nappes en région Rhône-Alpes principalement suivant l'axe rhodanien (Bourgen- Bresse, Bas-Dauphiné, Est-Lyonnais, Bièvre-Valloire...), même si une légère recharge est constatée en fin d'hiver

. la Nappe des calcaires de Champigny, même si une stabilisation voire une légère remontée est constatée en mars

. la nappe des monts du Vaucluse dont le débit à la Fontaine-de-Vaucluse (8.39 m3/s en mars) est toujours voisin voire inférieur au débit de fréquence décennale sèche (8.46 m3/s). Toutefois les autres formations karstiques de la région PACA sont plus proches d'une situation normale mais toutes en baisse à fin mars.

. de plus en plus de nappes en Languedoc-Roussillon affichent des niveaux avoisinant les décennales voire vicennales sèches (l'aquifère villafranchien de la Vistrenque ou de Mauguio-Lunel à l'est de la région, la nappe des calcaires urgoniens des garrigues du Gard, les nappes du secteur de Castelnaudary, la nappe alluviale de l'Orb, ou l'aquifère profond du Pliocène en Roussillon)

En revanche, nombre de nappes, la plupart très réactives donc sujettes à baisse rapide, maintiennent des niveaux très supérieurs à la normale

. les nappes des formations de socle ou du Jurassique de la bordure atlantique et du sud de la région Centre. Leurs niveaux peuvent être très supérieurs à ceux observés depuis 20 ans (socle vendéen) ou bien, pour près de la moitié des points d'observation, supérieurs aux niveaux observés ces 12 dernières années (Jurassique de la région Centre).

. certains aquifères lorrains dont les niveaux correspondent à une fréquence vicennale, en particulier dans les formations jurassiques

. les alluvions de la Dordogne dont les niveaux restent, toutefois, inférieurs à ceux de 2006.

NOTE D'INFORMATION - Etat des nappes d'eau souterraine au 1er avril 2007

0 commentaires: