Michel Vauzelle en route pour un troisième mandat

Michel Vauzelle était à Nice hier soir pour l’inauguration de sa permanence du Boulevard Jean Jaurès. «Jaurès, tout un symbole» lâche Patrick Allemand, premier vice-président de la région chargé du développement économique. Oui, tout un symbole, et l’esprit de l’illustre parlementaire socialiste qui était à l’honneur, il y a peu au théâtre de Nice, planait sans aucun doute au-dessus de l’olivier dont les rameaux venaient, ici et là, chatouiller le président socialiste sortant de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. «C’est sous la bannière de l’Alliance de l’olivier que nous avons conquit cette région en 1998. A l’époque personne ne s’y attendait et nous nous sommes retrouvés sous la rampe des projecteurs, comme mon ami et collègue Jean-Paul Huchon en Ile-de-France », réélus tous les deux depuis et donnés vainqueurs, selon les instituts de sondages, en mars prochain.

A soixante-cinq ans, le président de la région PACA, dont le budget avoisine les deux milliards d’euros, est fier de sa gestion «nous n’avons pas augmenté les impôts depuis quatre ans» et de son premier vice-président en charge du développement économique «dont les qualités sont reconnues par des personnalités du monde économique et qui ne sont pas forcément de notre bord politique » répondant ainsi à son principal concurrent Thierry Mariani (UMP).

L’ancien porte-parole de l’Elysée, s’est montré particulièrement offensif à l’égard de Nicolas Sarkozy, qui avait vu comme « une anomalie que cette région ait un président de Gauche » rappelant au chef de l’Etat que « les régions appartiennent au peuple français, qui est souverain » en vertu de l’article 72 de la Constitution, et selon les règles d’usage de la tradition républicaine «jamais le Général de Gaule, François Mitterrand ou Jacques Chirac n’auraient accepté de conserver la présidence d’un parti politique » . Opposé à la réforme du chef de l’Etat qui vise à supprimer les conseils régionaux, Michel Vauzelle a rappelé que cette institution à valeur constitutionnelle et y voit un recul de la démocratie : « Quand je vois Mariani, qui vote au Parlement la destruction du Conseil régional, se présenter à la présidence de cette institution, je m’interroge. Il faut que les gens sachent qu’il y a un autre candidat, qui est de Gauche, et qui entend défendre cette institution démocratique », à martelé l’ancien Garde des Sceaux, ministre de la Justice.

NeM : Gestion de l’eau, tourisme solidaire et responsable, agriculture raisonnée… Beaucoup de projets ont été proposés par la région dans le cadre d’une relance du partenariat euro-méditerranéen. Où en sommes-nous aujourd’hui ?

Michel Vauzelle : L’euro-méditerranée est un fait. Le président de République a essayé de lancer l’Union pour la Méditerranée entre Etats qui ne fonctionne pas essentiellement à cause du problème de la non existence d’un état palestinien et de l’insécurité pour Israël - référence aux bombardements de Gaza – tout cela fait que ça ne marche pas très fort de ce point de vue. En revanche, du côté des régions les préoccupations que vous dites en matière écologique, en matière de développement, il y a une bonne coopération. Nous, nous avons des accords techniques passés et d’échanges et de tissages de liens humains avec le Maroc, l’Algérie, la Tunisie l’Egypte, le Liban, Israël, la Palestine et également la Syrie. Outre tout ce que nous faisons ensemble avec les régions italiennes et espagnoles où il y a une vieille habitude de travailler avec l’Andalousie, la Catalogne, la Toscane et avec Naples et le Piedmont bien sûr. Ces noms pour vous dire qu’il y a un tissage humain, en ce moment, sur ces grands thèmes que vous avez évoqués, parce qu’étant une région méditerranéenne nous avons la même communauté de destin par rapport à l’évolution climatique que va connaitre la Méditerranée qui sera un « hot point » dans les années qui viennes. D’autre part, nous avons les mêmes problèmes de cohabitation et une communauté de destin qui nous oblige à réfléchir en commun, à savoir comment résoudre les problèmes comme l’immigration, comme la coexistence de peuples qui sont pauvres et jeunes face à des peuples qui sont riches et plus âgés. Tout cela dans une communauté, encore une fois, culturelle et de proximité qui fait qu’on doit apporter des réponses en commun. Et là, les peuples du Nord ne doivent pas être des donneurs de leçon, comme à l’époque de la colonie, ils doivent écouter leurs frères du Sud, et c’est ce que nous faisons par la coopération interrégionale.

NeM : Nous sommes en pleine élections régionales, tous les instituts de sondages vous donne vainqueur dans tous les cas de figure, quelles seront vos principales priorités pour ce troisième mandat ?

Michel Vauzelle : Essentiellement de résister. Le message de la Résistance est toujours d’actualité pour résister, aujourd’hui, non plus contre une invasion étrangère mais contre les puissances de l’argent. Ce que nous ferons pendant ce mandat c’est de créer des emplois, d’aider les petites entreprises à maintenir des emplois pour ne pas se délocaliser, de développer encore la formation professionnelle et l’apprentissage, d’aider les jeunes qui sont souvent dans une situation économique très difficile et qui n’arrivent pas à payer leurs logements, qui n’arrivent pas à se nourrir correctement et qui ont de vrais problèmes pour faire leurs études, qui sont obligés de travailler pour faire leurs études avec des petits boulots qui sont souvent très durs. Il y a là une obligation que se fera la région de développer la solidarité dans un Etat qui ruine en ce moment la solidarité.

NeM : Monsieur Mariani dénonce dans une dépêche de l’AFP «une gestion calamiteuse » qu’avez-vous à lui répondre ?

Michel Vauzelle : Qu’il ne connait pas ses dossiers, qu’il est conseiller régional depuis six ans et qu’il n’a jamais mis les pieds à la Région. Dans ses accusations c’est le gouvernement qui le soutien qu’il accuse. Deux exemples : il accuse la région de mal faire fonctionner les TER, mais en disant cela c’est à l’Etat qu’il s’en prend parce que nous avons investi trois milliards d’euros pour développer le transport régional qui marche bien. C’est 100% de voyageurs de plus avec une augmentation des cadences, qui est multipliée par quatre ou cinq, des trains régionaux. Mais quand ça ne marche pas, s’il y a des trains en retard ou des trains supprimés, c’est à cause de la direction de la SNCF qui supprime des cheminots. Au même titre que la politique de l’Etat qui supprime des policiers, des infirmières, des facteurs ou des personnels des services publics. Voilà un premier point sur lequel Monsieur Mariani pointe un défaut qui dit être celui de la Région et qui en réalité est celui du Gouvernement. Deuxième exemple : la fiscalité et les investissements. Sur la fiscalité de la région ce qu’il faut savoir c’est que sur 100 euros de fiscalité locale seulement 5 euros reviennent à la région et 95 euros reviennent aux communes et aux départements. Et quand il parle de fiscalité il oublie de dire que depuis quatre ans nous n’avons pas augmenté les impôts régionaux alors que nous avons augmenté les investissements. Quand il y a un investissement en France, c’est grâce aux collectivités locales pour 75%, et il a bien tort de s’en prendre à la région, car c’est bien grâce à la région que l’on peut construire des lycées, des espaces industriels, de grands équipements nécessaires d’ailleurs… J’ai signé avec des maires de Droite ou de Gauche, que m’importe l’étiquette politique, c’est au peuple auquel je pense, des dizaine de millions d’euros pour aider au développement de Nice, de la plaine du Var, de Toulon, de Marseille et tout le monde reconnait que le bilan est excellent. Même les maires de Droite reconnaissent que le bilan du président de Gauche est bon. Monsieur Mariani est complètement en dehors de la réalité, il ne connait pas ses dossiers et dit n’importe quoi.

Williams Vanseveren-Garnier

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour, il aurait été judicieux de demander à Mr Vauzelle ce qu'il allait faire pour les gens qui ont des petites retraites, qui ont travaillé toute leur vie et qui n'arrive plus à se soigner dans ce pays qui fut plus grand qu'il ne l'est aujourd'hui. Michèle, 66 ans, St Laurent du Var, retraitée de l'Education Nationale

Anonyme a dit…

et la coopération combien ça coûte au contribuable et surtout à quoi sa sert puisqu'ils viennent chez nous !

Alpes a dit…

gauche dans laquelle je ne retrouve plus les valeurs de fond...pret à tout pour le bling bling du pouvoir...
Depense astronomique PACA premiere region la plus endette de France comment faire pire que le gouvernement
Votez BLANC manifestons notre desillusion
Euro mediteranée projet de Sarkosy