Réduire la dépendance énergétique de l'Europe, à tout prix : le projet Desertec

Réduire la dépendance énergétique des pays développés vis à vis de ceux qui disposent de l'énergie fossile constitue une priorité absolue pour éviter les crises de demain comme pour épargner la planète. Ce peut être d'ailleurs un projet commun aux pays développés et à ceux des pays émergents qui outre l'or fossile sous forme de gaz, schistes ou pétroles possèdent d'immenses ressources renouvelables comme la biomasse ou le soleil.

La perte de substance végétale, et donc de biomasse, constitue d'ailleurs un des éléments les plus préoccuppants de l'évolution du climat. En effet, le CO2 émis aspire l'eau comme une éponge, ce qui contribue ici à désertifier, et là à développer l'humus. Mais malheureusement, en raison de l'urbanisation et de l'agriculture intensive dans les pays tempérés, ce facteur de modération a été détruit par l'homme et ceci contribue au constat que les désordres sont plus importants que les prévisions ne l'établissent.

C'est pour quoi notre réseau milite pour le gel des grandes ressources fossiles en échange :
- de certificats monétaires pouvant s'adjoindre aux monnaies de réserve pour financer les investissements considérables qu'il faut développer pour les compenser ;
- de partenariats technologiques et de protocoles d'usage pour en permettre la sécurité technologique et stratégique.

Ce type nouveau d'accords multipolaires nous semblaient devoir être recherchés pour la France et l'Europe dans quelques directions privilégiées :

  • la Chine et l'Inde ;
  • l'Algérie dans le cadre de l'UPM et l'Afrique subsaharienne.

Passons sur l'UPM qui cherche plus à faire asseoir autour d'une même table Israël et la Palestine comme si eux-mêmes ne cherchaient pas d'abord à assurer leur non dépendance en eau et en énergie. La base d'une paix future au Moyen-Orient est dans ces termes. Le culturel, suivra. Sans problème. Tant Israël et Islam ne sont qu'une même culture, la notre d'ailleurs si l'on veut bien prendre la peine de considérer l'histoire avec humanisme et esprit de liberté.

Voilà. Nous avons le nucléaire et cela semble parfois nous dispenser d'avoir les idées justes. L'Allemagne qui est sous la menace de la dépendance russe et refuse la dépendance au nucléaire français s'est donc légitimement dépêchée de couper l'herbe sous le pied de l'UPM. Nous devons évidemment la suivre dans ce projet. Lequel ?

Importer du Sahara jusquà 15% de l'électricité nécessaire à la consommation européenne d'ici 20 ans. Impossible défi ? Pas si sûr.

Un immense réseau de centrales solaires, éoliennes, géothermiques et utilisant la biomasse couvrirait de nombreux pays, de l'Afrique du nord à l'Europe. Tel est le grand projet de centrales qu'un consortium allemand vient de lancer avec l'appui du gouvernement allemand au moment même où l'UPM annonce pompeusement le désensablement de l'initiative grâce aux intiatives de développement durable autour de la Méditerranée. Mais, le développement durable, ce sont d'abord de vraies initiatives industrielles. Le secrétariat d'Etat aux technologies vertes viendra t-il trop tard ? Non, pas forcément si l'on prend la mesure qu'au lieu d'avoir le nez sur le guidon de la relance, la priorité absolue est dans des investissements non hasardeux au profit de technologies combinant vertitude et énergie non dépendante. Evidemment, rien de tout cela ne peut être mauvais pour la planète...

Réunis par Emile Malet, le délégué général du Forum Mondial du Développement Durable qui y tiendra sa session pour l'Afrique, il y a 15 jours pour contribuer à la préparation du sommet de Ougadoudou en octobre 2009, là où l'engagement de l'Afrique aux cotés des objectifs européens pour Copenhague pourrait se nouer, nous apprenions quelques détails de ce faramineux accord : 400 milliars d'euros ! Les grands investisseurs institutionnels (français) présents ne pouvaient y croire. Munis de leur calculette, ils répétaient : non, c'est une erreur. Ce doit être 40 milliards. "Lors de la session de l'UPM, Jean-Louis Borloo nous a dit que..."

Pensons grand pour agir local. Cela reste vrai. Cela n'a jamais été aussi vrai. Voilà, encore une fois, pourquoi notre écologie est verte et bleue. A l'image des vrais besoins de la planète. Le renouvelable a de l'avenir s'il est pensé à l'échelle globale des besoins. Ne nous trompons pas d'échelle : les enjeux sont considérables.

Patrice HERNU
Président du réseau France Europe Planète Bleue

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