Hausse des matières premières : le gouvernement ne doit pas tourner le dos à ses responsabilités, par Arnaud FAUCON

La polémique qui enflait après la parution d’une enquête de "60 millions de consommateurs" sur la répercussion des prix dans le commerce, vient de connaître son épilogue suite à la publication des premières enquêtes des agents de la répression des fraudes.

Selon le ministère, il y’a bien eu augmentation, mais pas dans les proportions indiquées par le journal. Pour le gouvernement, le débat est clos et si les consommateurs veulent des prix plus bas, ils devront faire marcher la concurrence entre les enseignes.

Pour INDECOSA-CGT, cette affirmation dans un quotidien, de la Ministre de l’économie n’est pas satisfaisante, en effet, elle occulte trop rapidement les méfaits d’une politique de dérégulation des marchés des matières premières. Le prix du blé par exemple, vient de connaître une fluctuation des prix sans précédent au cours de l’année dernière.

Au début de septembre 2007, à Chicago, le blé dépassait les 8 dollars le boisseau, c’est à dire le triple de ce qu’il valait en 2000. En ce début d’année 2008, il est même passé à 13 dollars.

A Paris, la situation est identique avec le prix de référence européen (FOB ROUEN). Ainsi les contrats pour 2007, passent de 280 euros la tonne au lieu d’environ 100 euros pour l’année 2006. Victimes d’une vague de sécheresse, les greniers à blé mondiaux comme l’Australie et l’Ukraine viennent d’enregistrer une chute de 20 % sur leur production.

Bien que les prévisions pour cette année soient bonnes, on est frappé de voir dans un pays à fort potentiel agricole comme le notre, qu’il faille dépendre à ce point des fluctuations du marché. L’explication face à cette soudaine "flambée" des prix s’explique en partie par la disparition de "l’encadrement" des prix du blé en Europe.

Ainsi dès 2003, les gouvernements européens se sont mis d’accord pour libéraliser cette denrée indispensable à notre alimentation de base. On pourrait appliquer cette règle à d’autres domaines comme l’énergie.

Pour INDECOSA-CGT, le gouvernement doit saisir l’opportunité de la Présidence de l’Union Européenne pour revenir à un encadrement des prix, notamment des matières premières qui ont un impact direct sur la consommation des ménages. Gardons à l’esprit cette métaphore : "un battement d’aile de papillon à Pékin, un ouragan à Paris ! "

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