Simone Veil et Gisèle Halimi honorées par la Faculté de droit de l'Université de Montréal

À l’occasion de la cérémonie annuelle de la collation des grades, le 11 octobre 2007, la Faculté de droit de l’Université de Montréal a décerné des doctorats honoris causa à Mme Gisèle Halimi et à Mme Simone Veil, les deux éminentes juristes françaises, en reconnaissance de leur engagement indéfectible envers la défense des droits humains et en particulier du droit des femmes.

Pour Anne-Marie Boisvert, doyenne de la faculté montréalaise, Simone Veil de même que Gisèle Halimi sont des modèles inspirants de courage, de ténacité et de détermination. "Beaucoup de jeunes ont l’impression que le féminisme, c’est de l’histoire ancienne et que les acquis de ces combats sont là pour rester, croit-elle. Nous voulons leur montrer des femmes qui ont milité et qui militent toujours pour cette cause. Recevoir ces femmes remarquables au moment de la collation des grades est une occasion unique de fournir leur témoignage à nos finissants, dont 70 pour cent sont des filles. "

Gisèle Halimi et Simone Veil illustrent avec éclat l’influence que peuvent avoir les juristes dans l’évolution de la société. " Leurs luttes pour la dépénalisation de l’avortement en France et contre la torture en Algérie démontrent qu’il est possible de changer le monde lorsqu’on défend une cause avec opiniâtreté et sang-froid ", a estimé Mme Boisvert.

S’adressant aux jeunes diplômés, Me Halimi a rappelé l’importance du droit comme instrument de justice et d’évolution de la société : " C’est le droit qui permet, quand la liberté des plus forts opprime, que la loi puisse affranchir les plus faibles. " Elle a également exhorté les diplômés à ne pas se contenter de l’ordre établi : "N’attendez pas, saisissez-vous de ce droit et soyez ainsi les auteurs du changement de ce monde."

Madame Veil a pour sa part évoqué le rôle prépondérant du droit dans la société : "C’est l’ordre dans la Cité. C’est la garantie d’une certaine démocratie, de progrès. Le droit ne peut exister que dans la mesure où il se transforme, où il sait prendre en compte les évolutions de la société parce que sans cela il n’a plus de sens."

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