Tirs de loups: l'Isère enfonce le clou !

Le 7 septembre 2006, suite à une décision préfectorale, deux loups étaient abattus en Isère, sur le massif de Belledone dans des conditions scandaleuses, occasionnant une action en justice de France Nature Environnement (FNE)

Cet été, le même troupeau – toujours insuffisamment protégé – a connu de nouvelles attaques. Alors que cela démontre une fois de plus que l’on ne protège pas un troupeau en tuant des loups (sauf à éradiquer l’espèce), le préfet a accordé une autorisation de tir de défense sans qu’aucun diagnostic pastoral n’ait été réalisé sur cet alpage.

Rappelons les faits :

- La protection du troupeau en cause est insuffisante : il s’agit d’un troupeau transhumant de 3200 brebis divisé cette année en deux lots (3 lots en 2006), avec trois chiens de protection en tout (deux chiens en 2006), regroupement nocturne et gardiennage. Alors que tous les spécialistes préconisent au minimum un chien de protection pour 500 brebis, il est clair que trois chiens sont dans l’incapacité totale de protéger 3200 brebis divisées en deux troupeaux, il en faudrait au moins le double.

- La topographie de l’alpage est défavorable au troupeau : l’alpage de la Périoule connaît de fréquents épisodes de brouillard, est très accidenté et situé à proximité d’une zone refuge boisée, autant d’éléments favorables aux attaques de loups, d’autant plus qu’il existe une faille dans la protection du troupeau. Ce n’est pas pour autant la destruction régulière de loups qui réglera le problème, puisque le secteur convient à l’espèce, les loups tués sont naturellement remplacés. C’est pourquoi, FNE et ses associations locales réitèrent leur demande d’un diagnostic pastoral pointu.

- Les lieutenants de louveterie, déjà impliqués dans la bavure de 2006, sont à nouveau sur le terrain depuis le 17 août 2007, ce qui fait craindre à FNE que l’encadrement de ce tir soit à nouveau insuffisant et qu’un nouveau dérapage ait lieu.

En conséquence, FNE demande instamment au préfet de l’Isère d’interrompre le tir en cours, faute de quoi elle se réserve la possibilité d’une nouvelle action en justice auprès des instances nationales et européennes.

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