Sommet Europe / Asie : il faut impliquer les États d'Asie dans les efforts faits en vue de l'abolition de la peine de mort

L'Union européenne doit s'efforcer d'aborder la question de la peine de mort lors du sommet euro-asiatique du 28 mai et impliquer les États d'Asie dans les efforts faits en vue de l'abolition de la peine de mort, a déclaré Amnesty International.

L'Asie est toujours le continent en tête pour ce qui concerne les exécutions. La pendaison, l'exécution par balle ou administration d'injections létales font partie des méthodes employées par certains des pays participant au sommet du 28 mai.

La Chine continue d'exécuter "en secret", refusant de divulguer le nombre des exécutions. Selon Amnesty International, au moins 1010 personnes auraient été exécutées en Chine en 2006. Des sources crédibles laissent entendre que le nombre réel d'exécutions serait encore plus élevé et approcherait les 8 000.

Singapour, par exemple, a l'un des taux d'exécution par habitant les plus élevés de la planète.

L'Indonésie, le Japon, la Malaisie, le Viêt-Nam sont également des pays membres de l'ASEM dans lesquels la peine capitale continue d'être appliquée - il est inquiétant de constater que l'Indonésie a repris les exécutions l'année dernière après un arrêt de quinze mois.

"Au moment où de nouvelles initiatives voient le jour en vue d'une abolition universelle, il est essentiel d'impliquer l'ASEM, en tant que forum régional, dans ce processus", a déclaré Dick Oosting, directeur du Bureau européen d'Amnesty International.

Dans une lettre adressée à la présidence allemande de l'Union européenne, Amnesty International a souligné les progrès déjà accomplis avec la création d'un Réseau asiatique contre la peine de mort et l'abolition en 2006 aux Philippines, avec le soutien de l'UE, de la peine capitale pour toutes les infractions. La Corée du Sud a également en préparation un projet de loi visant à abolir la peine de mort.

"L'UE doit mettre en cause les taux d'exécution en Asie mais également s'appuyer sur les signes positifs émanant du continent et faire des suggestions pour que l'Europe et l'Asie oeuvrent conjointement à l'abolition d la peine capitale."

Dans de nombreux pays d'Asie, la "guerre contre le terrorisme" ainsi que la lutte contre la drogue ont servi de prétexte au maintien de la peine de mort. Les inquiétudes portent aussi sur le fait que les procès ne sont pas toujours équitables, que la peine de mort est parfois prononcée de façon obligatoire, qu'elle s'applique pour des délits économiques et de façon discriminatoire à l'encontre de certains groupes défavorisés, notamment les membres de minorités ethniques et les pauvres.

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