Quelque 200 professionnels de médias du monde entier ont adopté hier une déclaration posant les bases de tout un éventail de mesures visant à améliorer la sécurité des journalistes et à punir les crimes commis contre ces derniers. La Déclaration de Medellin sur la sécurité des journalistes et la lutte contre l'impunité a vu le jour à l'issue d'une conférence internationale de deux jours organisée dans la ville colombienne par l'UNESCO à l'occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse. La Déclaration s'inquiète des attaques contre la liberté de la presse, notamment les meurtres, enlèvements, prises d'otages, intimidations, arrestations illégales et détentions touchant, à cause de leurs activités professionnelles, des journalistes, des employés des médias et ceux qui collaborent avec eux. Elle souligne aussi que la plupart des attaques contre les professionnels des médias ont lieu en dehors de toute situation de conflit armé. La Déclaration de Medellin demande aux Etats de tenir les engagements pris dans la Résolution 29 de la Conférence générale de l'UNESCO de 1997 en vue de combattre l'impunité concernant les crimes contre les journalistes et la Résolution 1738, adoptée récemment par les Nations Unies, touchant au statut des journalistes. Le lien entre liberté d'expression et développement est reconnu par la Déclaration de Medellin. Elle demande aux Etats membres de l'UNESCO de faire du respect de la liberté d'expression et du combat contre l'impunité une condition pour l'octroi de leur aide financière mais aussi de déclarer imprescriptibles les crimes contre les personnes commis pour restreindre l'exercice de la liberté d'expression et de la liberté d'informer. Elle reconnaît également l'importante contribution de la liberté d'expression à la bonne gouvernance qui est elle-même une des conditions du développement économique. La Déclaration demande aussi aux organisations professionnelles de promouvoir des actions améliorant la sécurité des journalistes, notamment des formations, la souscription d'assurances-santé et d'assurances sur la vie et un accès à la protection sociale qui soit le même pour les employés pigistes que pour le personnel à plein temps. Les célébrations de la Journée mondiale de la liberté de la presse (3 mai) et la cérémonie de remise du Prix mondial de la liberté de la presse UNESCO-Guillermo Cano se sont tenues en Colombie pour marquer le dixième anniversaire de la création de ce Prix qui porte le nom de l'éditeur colombien Guillermo Cano Isaza. Celui-ci a été assassiné à Bogotá, en 1986 sur l'ordre de barons de la drogue dont il avait dénoncé l'influence sur la société colombienne. C'est Anna Politkovskaya, une autre journaliste qui a payé de sa vie son engagement professionnel, qui a reçu à titre posthume le Prix de cette année. La journaliste russe a été assassinée en octobre 2006 dans son immeuble de Moscou. Son fils Ilya Politkovsky a reçu en son nom le prix financé par la Fondation Cano et la Fondation Ottaway. Lors de la remise du prix, le Directeur général de l'UNESCO, Koïchiro Matsuura, a déclaré : « Toute attaque contre un journaliste est une attaque contre notre liberté fondamentale. Ceux qui risquent leurs vies pour nous fournir une information fiable et indépendante méritent notre respect et notre gratitude mais ils attendent aussi de nous un engagement et une protection ». Le Président colombien, Alvaro Uribe Vélez, et le ministre de la Justice, Carlos Holguin Sardi, ont envoyé des messages de soutien, lus aux participants au début de la cérémonie. Le Vice Président colombien, Francisco Santos Calderón, la Vice ministre des Affaires étrangères, Adriana Mejía, et le Maire de Medellin, Sergio Fajardo Valderrama, ont pris la parole. La conférence était co-organisée par l'UNESCO, la Vice Présidence de Colombie et la municipalité de Medellin. |
Sécurité des journalistes : des professionnels des médias du monde entier adoptent une déclaration
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