Romano Prodi : "L'Europe va jouer son avenir d'ici les élections de 2009"

Le Président du Conseil italien Romano Prodi est intervenu mardi devant les députés pour faire part de sa vision du futur de l'Europe. Il a réaffirmé son attachement au Traité constitutionnel et a refusé l'idée d'un compromis au rabais, préférant la possibilité d'aller plus avant vers l'intégration pour les pays qui le souhaitent, en cas d'impossibilité de s'entendre à 27. Les groupes politiques et les députés ont ensuite eu l'occasion de prendre position.

Président du Parlement européen

Hans Gert Pöttering a exprimé son plaisir d'accueillir le Président du Conseil d'un pays fondateur de l'UE, qui a toujours "été à l'avant-garde du processus d'intégration européenne", et qui peut jouer un rôle déterminant pour sortir de l'impasse actuelle. Il a par la même occasion remercié le Président de la République italienne Giorgio Napolitano pour sa "collaboration fructueuse", afin de faire de la réforme des traités un succès. Il est ensuite revenu sur les festivités qui se sont tenues à Rome au mois de mars, célébrant 50 ans de prospérité, de paix, de stabilité et de progrès, tout en rappelant "qu'il maintenant temps de regarder ensemble vers le futur" et les grands défis qui attendent l'Europe. Le Président du PE est ensuite revenu sur le grand rôle qu'a joué Romano Prodi pour l'Europe en tant que Président de la Commission européenne qui "a accompagné la naissance du Traité constitutionnel". Il a confirmé le soutien que le Parlement Européen apporte à ce Traité négocié à 27, "ne serait-ce que parce qu'il est le fruit d'un compromis obtenu après une longue négociation". Ce soutien vaut aussi pour l'initiative de relance institutionnelle de la Présidence allemande, même s'il a insisté sur le fait que le Parlement ne cautionnera pas un Traité qui comporterait un recul en termes "de démocratie, d'efficacité et de transparence", et qui ne serait donc pas "dans l'intérêt des citoyens européens".

Premier Ministre italien

Romano Prodi, qui a confié son "émotion" et sa "conscience" a insisté sur le fait que "nous nous trouvons à un moment crucial pour l'avenir de l'Europe". Affirmant la "nécessité de renforcer les institutions européennes", il a identifié d'autres besoins prioritaires, et notamment "un budget digne de ce nom et de véritables politiques" aptes à répondre aux grands défis. Il a estimé que "nous ne partons pas de zéro", puisqu'un texte existe. Le Président du Conseil italien considère en effet que "le temps est venu d'écouter ceux qui ont ratifié le Traité" et plus seulement "les raisons de ceux qui hésitent". Il est ensuite revenu sur l'importance de respecter le délai de 2009, puisque lors des élections européennes, "les électeurs devront savoir sur quels type d'Europe ils sont appelés à se prononcer". A cet effet, le mandat de la Conférence intergouvernementale devrait donc être "précis et sélectif", de sorte qu'elle puisse être achevée fin 2007. Confiant son attachement au texte du Traité constitutionnel, qu'il a qualifié de "beau texte, avec un vrai souffle européen", il a appelé à "réfléchir à deux fois avant de le mettre aux archives", ce serait pour lui la perte d'"un patrimoine de simplicité et de visibilité" et d'"un texte qui correspond à une vision cohérente de l'Europe". Ces raisons l'ont amené à refuser tout "bouleversement dans le paquet institutionnel existant", citant notamment la création d'un Ministère européen des Affaires étrangères, d'une Présidence stable du Conseil européen, de l'extension du vote à la majorité qualifiée ou du dépassement de la structure des trois piliers, source de complexité, et donc de la distance qui sépare l'UE des citoyens. Il a donc mis en garde contre "certains appels au "réalisme" (...) inévitablement orientés vers des compromis au rabais". Romano Prodi a ensuite appelé à cesser de vouloir avancer à "visage masqué", reprenant l'expression de Jacques Delors, mais au contraire à "montrer cette Europe, avec fierté". Après avoir réaffirmé que l'Italie oeuvrera dans le sens d'un "compromis élevé", il a évoqué la possibilité de mettre en place des coopérations renforcées si une "entente à 27 devait s'avérer impossible", afin de permettre aux pays qui le souhaitent d'aller de l'avant dans la construction de l'unité de l'Europe. Rappelant que des "choix politiques des plus significatifs", comme Schengen ou l'Euro, n'ont été réalisés que par certains Etats membres, il a défendu l'idée d'"une avant-garde de pays qui pourrait s'avérer la meilleure manière de continuer sur la voie d'une union toujours plus étroite (...) mais sans exclure les autres et, bien au contraire, en laissant la porte ouverte". Le Président du Conseil italien a conclu en rappelant aux députés l'importance de leur travail pour le succès de ces négociations constitutionnelles, soulignant qu'en cas de "déclin d'une idée avancée d'Europe", nous risquerions de "redevenir le petit appendice occidental du continent asiatique".

Groupes politiques

S'exprimant au nom du groupe PPE-DE, Joseph Daul (FR), s'est félicité "de l'accélération du processus de construction européenne", qu'il s'agisse de la relance institutionnelle, ou de la nouvelle dynamique insufflée par Angela Merkel sur le climat, l'énergie, et la mise en place d'une politique commune de l'immigration. "L'Europe avance et montre qu'elle constitue un niveau de décision nécessaire, efficace, mais aussi légitime". Il a tenu à saluer, à travers son Premier ministre, l'engagement historique du peuple italien en faveur du projet d'intégration européenne. Le président du groupe PPE-DE a estimé qu'après une longue phase d'incertitude, la relance institutionnelle, priorité de la présidence allemande, se précise. "Si l'Europe est en état de décider de façon efficace et démocratique, nous pourrons décider utilement de politiques communes. Aller vite et permettre à l'Europe d'avancer". Il a rappelé que c'est à quoi le nouveau Président de la République française, Nicolas Sarkozy, s'était engagé. "Cette dynamique portée par un État membre qui a dit "non" au projet de traité est d'ores et déjà soutenue par plusieurs autres États membres de l'Union et doit être mise à profit pour aller de l'avant". A quatre semaines du Conseil européen des 21 et 22 juin, il faut aboutir à la rédaction d'un nouveau traité d'ici à la fin de l'année. Sa ratification par les Vingt-sept pourra intervenir avant les élections européennes de 2009. L'action va de pair avec la flexibilité car il faut jeter les ponts entre les dix-huit (...) qui ont dit "oui"; les deux qui ont dit "non" et ceux qui ne se sont pas encore prononcés.

"Mais chacun devra faire des efforts de rapprochement et de pédagogie auprès de ces opinions publiques", a-t-il ajouté. Ce qui implique de "cesser de s'arc-bouter sur des questions sémantiques pour se concentrer sur l'essentiel" : vote à la double majorité, extension du vote à la majorité qualifiée, principe de subsidiarité et répartition des compétences entre l'Union et les États membres, présidence stable, représentation commune sur la scène internationale, mais aussi Charte des droits fondamentaux. Tout en restant fermes sur les idéaux et les principes, "le pragmatisme doit l'emporter sur le dogmatisme". Il a souligné également le besoin pour l'Union européenne non seulement de constituer "une force politique et de devenir un acteur autonome sur le plan mondial" mais aussi de disposer d'une identité sur le plan économique et commercial "pour garantir que nos partenaires respectent les mêmes règles que nous, dans les domaines fiscal, environnemental ou social". A propos du récent sommet Union européenne-Russie de Samara, le président du PPE-DE a estimé que l'Europe "était sortie gagnante" dans l'affirmation de ses convictions et de ses idéaux. Enfin, son groupe est très attaché à la dimension euro-méditerranéenne. Et de conclure : "miser sur le développement d'une région dotée d'un potentiel humain si important, oeuvrer pour la paix et la stabilité au Proche-Orient, rien n'est pour nous, Européens, aussi stratégique".

Martin Schulz (PSE, DE), qui s'est exprimé au nom de son groupe, a qualifié le discours de Romano Prodi d'"encourageant", estimant qu'il n'avait "rien à ajouter", puisqu'il "reprend le point de vue du PSE". Il a estimé que si le Président du Conseil italien allait aux négociations avec une telle clarté, il n'avait pas à s'inquiéter. Pour le Président du groupe PSE, un compromis au rabais ne "serait pas un compromis, mais une défaite". Il a rappelé qu'à l'issue des négociations de Nice, l'ensemble des Chefs d'Etats des 15 avaient estimé que le compromis ne suffirait pas à 27 et avaient dès lors accepté l'idée de la Convention. Mais alors, "pourquoi ce qui était vrai en 2000, à savoir que le Traité de Nice n'était pas suffisant pour l'élargissement, serait faux en 2007", s'est-il interrogé, avant d'affirmer que "quiconque veut laisser l'Europe dans cet état veut la détruire". Appelant à "parler clairement", il s'est insurgé contre le fait que l'on parle toujours des deux pays qui ont rejeté le Traité constitutionnel et non des 18 qui l'ont ratifié, dont deux par référendum. Qualifiant l'Europe de "modèle de réussite", Martin Schulz a estimé que "qui veut préserver cette réussite doit modifier profondément les bases institutionnelles", citant à cet effet l'auteur du "Guépard", Giuseppe Tomasi di Lampedusa, qui fait dire au personnage de Tancredi : "Tout doit changer pour que tout reste en l'état". En conclusion, il s'est adressé à Romano Prodi en ces termes : "si vous vous battez en guépard, nous combattrons avec vous".

Graham Watson (UK), au nom du groupe ADLE, a souligné tout d'abord que, 50 ans après la signature du traité de Rome, Romano Prodi avait remis l'Italie à sa juste place au coeur de l'Europe. En dépit des doutes émis par quelques commentateurs, le Premier ministre a dirigé une Commission européenne qui a réussi l'élargissement et l'introduction de l'euro, deux succès notoires. En outre, l'Italie a mené la force européenne d'intervention au Liban et, alors que d'autres hésitaient, encouragé un moratoire sur la peine de mort. Le futur de l'Europe a insisté le président du groupe libéral et démocrate, ne consiste pas à s'isoler face à l'extérieur mais à exporter les réussites européennes des 50 dernières années. Il n'y a, selon lui, "aucun meilleur modèle que la méthode communautaire pour arriver à un consensus". Il a estimé que pour imaginer le futur de l'Europe, "il faut du bon sens, de la passion, de la foi, mais aussi un brin de folie". Il a conclu :"nous avons besoin de plus d'Europe, pas de moins d'Europe, c'est la clé de la compétitivité, de la sécurité et de l'avènement d'un monde plus juste, merci d'avoir tenu bon avec votre vision".

S'exprimant au nom du groupe UEN, Christiana Muscardini (IT) a souligné l'urgence d'approuver un nouveau traité. Selon elle, le président du Conseil italien est parfaitement conscient "du caractère fumeux de certaines propositions qui vont à l'opposé de ce que veulent les citoyens européens". Dans une phase de crise évidente, les efforts de la chancelière Angela Merkel et les déclarations de Nicolas Sarkozy "redonnent de l'espoir" car ils laissent entrevoir ce qui est réalisable. "Le compromis est à la base de la politique" a rappelé la Vice-présidente du groupe UEN en pointant le besoin d'une plus grande souplesse institutionnelle et d'une efficacité accrue pour préserver le modèle social, lutter ensemble contre le terrorisme, régler le problème des migrations ou encore lutter contre la violence à l'encontre des enfants. L'Union européenne a besoin de disposer de règles claires également pour s'engager sur la scène internationale ou défendre ses positions au sein de l'OMC. "Nous avons besoin de moins de paroles mais plus de réalisations" a-t-elle conclu.

Au nom du groupe des Verts/ALE, Monica Frassoni (IT) a qualifié le discours de "bienvenu, car les discours engagés et convaincants ne sont pas nombreux", regrettant que ce soient toujours les voix de ceux qui sont contre l'Europe que l'on entend le plus. Elle a ensuite exprimé son espoir que le gouvernent italien n'accepte effectivement pas de "compromis au rabais", avant de déclarer que "les chantages de ceux qui font tout pour freiner la solution à la crise constitutionnelle ne peuvent plus être passés sous silence". Elle a ensuite appelé le gouvernement italien à être "à nos côtés" pour "sortir de l'impasse (...) et résister à la tendance au démantèlement du Traité constitutionnel". Elle a ensuite insisté sur deux points du Traité, à savoir la Charte des droits fondamentaux et la refonte de la clause de révision, estimant qu'on "ne peut plus avancer avec l'unanimité". La Co-présidente du groupe des Verts a enfin demandé aux gouvernements d'avoir le "courage de parler à l'opinion publique des divisions qui existent", et de renoncer au "mystère des négociations secrètes" intergouvernementales, qui sont de plus toujours favorables aux "autres".

Francis Wurtz (FR), Président du Groupe GUE/NGL, a estimé qu'outre les questions importantes soulevées par Romano Prodi, il importe de répondre à d'autres interrogations, qui s'expriment "avec bien plus de force et de prégnance - et auxquelles aucun d'entre vous ne répond jamais". Il a cité notamment le risque dans l'actuel contexte mondial, "d'une politique de libre échange sans entrave, associée à une libre circulation des capitaux, à une liberté absolue de délocaliser les moyens de production et à une égale liberté de mouvement des 'investisseurs' étrangers, y compris les plus prédateurs". Le président du groupe GUE/NGL a évoqué également "la guerre fiscale que se livrent des Etats membres, ou bien pour un changement de statuts de la BCE, ou encore pour un politique industrielle volontariste dans les secteurs-clé de l'économie moderne, hors des règles de la libre concurrence". A l'adresse de M. Barroso, qui, s'est "réjoui" de ce que, selon lui, "le oui" l'a emporté lors des élections françaises, il a affirmé qu'il y avait contresens: "certes, le nouveau Président français est adepte du oui. Voilà pourquoi il craignait, comme vous, un nouveau référendum! Mais les engagements qu'il a dû prendre sur l'Europe pour faire passer son refus de re-consulter les citoyens en disent long sur la profondeur persistante des aspirations antilibérales dans ce pays". Il a conclu: "la vraie question est bien celle-ci: hormis les innovations institutionnelles, à quels changements êtes-vous prêts?"

Nigel Farage (UK), qui s'est exprimé au nom du groupe IND/DEM, a d'abord relevé que Romano Prodi ait "comme d'habitude, confirmé sa foi dans les Etats Unis d'Europe", avant de le féliciter pour son "honnêteté". Revenant sur la question de la sécurité, "qui serait tellement importante qu'elle nécessiterait une coopération plus étroite", il s'est interrogé sur l'action de la justice italienne, qui, selon lui, retient en prison sans raison depuis six mois Marion Scaramella, "qui a tenté de prévenir Alexander Ltivinenko de ce qui allait lui arriver". "Si vous suggérez que nous abandonnions la "common law" et l'habeas corpus pour cette sorte de système européen, ma réponse est non, merci bien", a-t-il ironisé. Il a ensuite insisté sur le fait que seuls 16 pays ont ratifié le Traité, avant d'appeler à qu'"on dépasse les référendums français et néerlandais", et à "cesser de se comporter comme un bulldozer" face à "des dizaines de millions d'européens qui disent : "laissez nous décider de notre futur".

Jean-Marie Le Pen (FR), au nom du groupe ITS, a souligné que, grâce aux résultats des élections présidentielles françaises, "la Constitution européenne, pourtant rejetée massivement par deux peuples en 2005, allait être remise sur les rails au mépris de la démocratie". Les citoyens, a-t-il rappelé, "ont rejeté cette partie institutionnelle que l'on veut aujourd'hui nous refiler en douce, à savoir le ministre unique des Affaires étrangères qui, s'il avait existé, nous aurait tous impliqués dans la guerre d'Irak". Le député a fustigé la précipitation de M. Sarkozy "à confirmer à Berlin la ratification parlementaire, son attachement au super-État européen et sa volonté de n'être que le gouverneur d'une province européenne". Ce qui permettra à la chancelière allemande de "présenter en juin une feuille de route de relance du processus constitutionnel et de mise à mort des nations et de la souveraineté des peuples". Il a estimé que "élu par 53% des Français, M. Sarkozy trahit déjà les aspirations d'une bonne partie d'entre eux, et notamment des 55% des citoyens de droite comme de gauche qui ont voté "non" en mai 2005".

Jana Bobosíková (CZ), au nom du groupe NI, a qualifié le Traité constitutionnel de "document incompréhensible (et) injuste", qui a essuyé un "non" clair. Pour elle, "l'UE est petite", car "ses dirigeants ne veulent pas accepter l'échec", affirmant que l'avenir de l'Europe n'est pas menacé par cet échec, "mais par ceux qui ne l'acceptent pas". Elle a estimé que l'Europe a besoin d'un Traité "succin, compréhensible et juste", et qu'une large part des politiques devrait rester du ressort des Etats.

Premier Ministre italien

Répondant aux représentants des groupes politiques, Romano Prodi a qualifié le débat de "constructif et franc". Il a montré que, face à l'avenir de l'Union européenne, certaines positions s'avèrent inconciliables. Le Président du Conseil italien a souligné que son discours visait justement à tenir compte de cette grande diversité. On est en train d'oublier "le long chemin parcouru" et que pour aboutir en politique, "il faut arriver à un compromis vers le haut". C'était justement le cas du projet de constitution qui constituait déjà un compromis auquel tous les pays de l'UE avaient souscrit, le Royaume-Uni y compris. Ce sont des gouvernements élus donc des représentants des peuples qui ont pris cette responsabilité. "On peut toujours rechercher de nouveaux compromis mais on ne peut décevoir les gens". Il y a des points essentiels sur lesquels on ne peut céder comme par exemple l'extension du vote à la majorité qualifiée, celle des piliers ou le ministre des Affaires étrangères. "On a peur de l'appeler de cette manière mais connaît-on le prix élevé que l'on a dû payer pour de ne pas en avoir? Il suffit de voir notre absence au Proche-Orient. Il s'agit de notre responsabilité face à l'histoire et pour nos enfants, nous jouons nos dernières cartes quant à notre capacité à représenter l'Europe dans un monde en pleine évolution" avec l'émergence de nouvelles puissances comme la Chine ou l'Inde.

Députés francophones

Pour Paul Marie Coûteaux (IND/DEM, FR), le "non français a condamné à mort la Constitution" et donc "l'échec, puis l'enlisement du processus constitutionnel, (était) principalement redevable à la France". Dès lors, "c'est la France qu'il fallait circonvenir, les Français qu'il fallait tromper", ce qui, selon lui, fut fait, en témoigne "l'insupportable geste de M. Sarkozy se précipitant chez Mme Merkel le jour même de son intronisation". Il a cependant tenu à prévenir que "les partisans du non ne sont pas morts" et que "les libertés nationales finiront bien, malgré vos pauvres manigances, par triompher".

Selon Marie Anne Isler Béguin (Verts/ALE, FR) "notre ambition est de continuer la construction européenne. Certes, nous avons raté une marche. En votant "non" au traité constitutionnel, beaucoup de Français pensaient faire barrage à une Europe libérale et espéraient, ainsi, influer pour faire avancer une Europe sociale et écologique". Or, a souligné la députée, c'est l'inverse qui s'est produit : "les "non" ont condamné nos institutions à l'immobilisme, et je partage la vision du Président Prodi lorsqu'il demande de ne pas jeter le bébé avec l'eau du bain". La députée a estimé que l'Europe a besoin d'une Constitution et que le compromis obtenu par la Convention devait être repris et amélioré. Et ainsi, si par mini traités, comme le présente le nouveau Président Français, on entend le compromis constitutionnel et la Charte des droits fondamentaux, ce sera "oui". "Oui" à un ministre des Affaires étrangères. Mais, Monsieur Prodi, que pèsera-t-il sans politique étrangère européenne véritable? Par contre, si ce devait être un traité au rabais et une ratification en catimini, ce serait inacceptable". Soulignant que l'avenir de l'Europe, '"c'est l'affaire des Européennes et des Européens", la députée a plaidé "pour un référendum européen au même moment dans les vingt-sept pays, et pourquoi pas, lors des prochaines échéances européennes?" Elle a conclu sur une note optimiste, estimant que les concitoyens comprennent les enjeux actuels vitaux comme le changement climatique et "sauront faire avancer ce formidable projet européen".

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