Patrick ALLEMAND : "Quand on ne s'aime pas entre nous, pourquoi voudriez vous que les gens nous aiment ?"

Monsieur Allemand bonjour. Avec le recul comment analysez-vous les résultats des dernières élections européennes et le faible score du parti socialiste ?

Ce n'est pas véritablement une surprise. Traditionnellement les élections européennes sont l'occasion d'envoyer un message à l'ensemble du monde politique. Cette fois-ci il y en avait pour nous! Nous avons remporté les élections municipales puis les élections sénatoriales. La dynamique était favorable, mais nous avons réussi à nous tirer une fois de plus une balle dans le pied avec le congrès de Reims. Ce congrès a été un désastre et a démontré à l'opinion à quel point certains de nos leaders se détestaient. Quand on ne s'aime pas entre nous, pourquoi voudriez vous que les gens nous aiment ? Ils nous ont très clairement montré qu'ils étaient lassés de toutes ces disputes. Les électeurs ont sanctionné cela, et certaines pratiques mises au grand jour lors de ce congrès pour faire barrage à Ségolène Royal, qui ont affaibli notre image et notre crédibilité.

Arnaud Montebourg, secrétaire national chargé de la rénovation du Parti Socialiste invite les fédérations à travailler sur les primaires qui se dérouleront au printemps 2011, avec notamment une ouverture à la société civile. Où en êtes vous dans les Alpes-Maritimes et pouvez-vous nous dire les sujets qui seront développés ?

La perspective d'organiser des primaires pour désigner notre candidat ou notre candidate à l'élection présidentielle me réjouit. C'est une démarche qui présente un double avantage. Cela va créer une véritable dynamique dans la population qui s'amplifiera ensuite pendant la campagne et donnera à celui ou celle qui aura été choisi(e) une légitimité qui ne pourra être contestée par un quarteron d'éléphants qui est en train de nous amener dans le mur. Le fait que le peuple de gauche soit associé à la désignation restreindra leur capacité de nuisance car les militants ne sont plus en mesure de faire respecter leur décision souveraine dans ce parti ! Dans les Alpes-Maritimes nous sommes prêts à organiser cela dès que les règles du jeu définitives seront connues.

Vous êtes le 1er Vice-président de la Région PACA et l’année prochaine se dérouleront les élections régionales. En quelques mots quel est votre bilan et pensez-vous pouvoir réussir à unifier la Gauche pour cette échéance ?

Nous avons autour de Michel Vauzelle un bilan dont nous sommes fiers et que nous présenterons à la population de la région à la rentrée. Mais on ne gagne pas sur un bilan. Il faut un projet, un nouveau projet, nous y travaillons. L'avantage considérable que nous avons par rapport au plan national, c'est que nous avons ici l'homme qui l'incarne, Vauzelle. Quand à l'union elle est indispensable dans une région comme la notre où la droite est forte, très forte. Toutes les composantes travaillent bien ensemble au sein de l'exécutif. Elles auront du mal demain à justifier une démarche autonome. Ceux qui s'y risqueraient prendraient la responsabilité de donner les clefs de la région à la Droite. Le peuple de gauche et les républicains sincères apeurés par cette politique ultra libérale qui détruit notre modèle social ne le pardonneront pas au fautif.

Vous participez à la mission tramway (ligne 2) en proposant un tracé alternatif, comment se déroulent les travaux en commission ?

Cette commission n'est pas une obligation légale. En cela je salue cette initiative de Christian Estrosi. Désormais je m'efforce que son sens et son contenu ne soient pas dévoyés et je vous renvoi à mon blog où j'ai écrit un billet très précis sur le fonctionnement de ces groupes de travail dans la réalité. Ce n'est pas triste! Il s'intitule "les dessous de la démocratie participative à Nice".

Propos recueillis par williams Vanseveren-Garnier

Photo : Patrick Allemand



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