La LPO déplore le silence volontaire des autorités qui n’ont pas cru bon d’informer les associations de la marée noire dans l’Estuaire de la Loire, survenue dimanche. La LPO craint que des milliers d’oiseaux, dépendant des vasières et roselières, ne soient touchés.
C’est par voie de presse que la Ligue pour la Protection des Oiseaux a été informée, hier après-midi, de l’existence d’une marée noire dans l’estuaire de la Loire, repérée pourtant depuis la veille. Les autorités ont fait le choix de ne pas informer les associations, et en particulier la LPO.
Pourtant, notre association participe au dispositif marée noire en tant que spécialiste de la faune sauvage et a, depuis longtemps, démontré ses compétences en matière de nettoyage des côtes souillées et de soins aux oiseaux mazoutés.
La LPO déplore ce silence volontaire des autorités et souhaite ne pas être informée seulement pour venir participer aux opérations de nettoyage.
La LPO est en colère. Cette pollution, dont les autorités n’ont pas cru de leur devoir de l’informer, pourrait tuer des dizaines de milliers d’oiseaux de l’Estuaire de la Loire, site classé Natura 2000.
Ce manque d’information des associations a également retardé le premier décompte des oiseaux touchés, auquel la LPO et l’ONCFS (Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage) ont procédé lundi soir, dans de mauvaises conditions.
Hier soir, une vingtaine de kilomètres de côte était souillée et le mazout atteignait 40 centimètres d’épaisseur sur certaines berges. La totalité de la vasière de Paimboeuf était recouverte par l'eau et par le fioul. A la Pointe de l'Imperlay et au sud de l'ile Saint-Nicolas, on décomptait déjà 31 bécasseaux variables, 7 pluviers argentés, 19 avocettes, 3 tadornes et 2 barges rousses mazoutés.
Ce sont les oiseaux des vasières qui sont les plus concernés, ainsi que ceux des roselières et du Banc Bilho, qui sert de reposoir à marée haute pour des dizaines de milliers d’oiseaux (avocettes, bécasseaux, pluviers, cormorans, tadornes et canards de surface).
Des bénévoles de la LPO et des membres de l’ONCFS procèdent depuis 10 heures, ce matin, et jusqu’à 14 heures, à marée montante, à un décompte des oiseaux touchés. |
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